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Article
7/9/2021

"De la formation à la trans-formaction”

Caroline Isidore-Weibel a intégré thecamp en 2018, elle prend sa plume pour nous parler de la formation à thecamp, de nos postulats, notre pédagogie et… de sa vie de maman où elle puise des ressources pour son métier.

Caroline Isidore-Weibel - Responsable de programmes @thecamp

“A l’heure où l’on parle quotidiennement de l’intelligence artificielle et de l’explosion du numérique, cette semaine, je croulais quand même sous le papier… Attablée avec mes enfants pour remplir à la main les 30 formulaires papiers bleus et jaunes de la rentrée scolaire, arrive la fameuse case : “Profession des parents”. Là, mes enfants se tournent vers moi : «On met quoi pour toi maman ? Maîtresse pour les grands ? demande ma fille. “Mais noooon, si c’était ça, maman ne travaillerait pas dans un lieu aussi génial que thecamp, ça ne ressemble vraiment pas à une école”, rétorque mon fils. “Et elle ne jouerait pas à la pétanque et au beach volley avec ses élèves”, renchérit ma fille.

Cette anecdote m’incite à réexpliquer ce que je fais à thecamp en tant que responsable de programmes.

En bref, on pourrait dire qu’à l’école on apprend, et qu’à thecamp on désapprend. En effet, à la Change Academy de thecamp(département formation), nous nous adressons à un public d’adultes expérimentés disposant de connaissances et de pratiques éprouvées. Notre objectif est de les accompagner pour qu’ils puissent ré-inventer notre futur, or ce n’est pas en faisant comme avant que nous y arriverons.

Pour cela, nous nous appuyons sur une pédagogie de l’apprentissage par l’action. Si l’on doit former des acteurs du changement, notre problématique repose sur la façon dont ils se représentent le monde avec leurs schémas mentaux (la « tête »), et sur ce que cela produit comme comportement (le « corps »).

Bien entendu, nous ne sommes pas les premiers à nous poser la question. Nous nous appuyons sur des études scientifiques majeures, dans les champs de la psychologie sociale (étude de la pensée dans les groupes sociaux), des sciences cognitives (étude du traitement de l’information) ou encore sur des approches pédagogiques expérimentées depuis longtemps.

Pour arriver à “produire” des acteurs du changement, nous partons de deux postulats :

Le premier est que notre représentation du monde est unique et singulière. Nous construisons notre pensée en fonction de critères biologiques, "expérientiels" et socioculturels. Ainsi mes trois enfants n’ont pas la même perception de mon métier alors qu’ils me connaissent bien et qu’ils ont un cadre de référence commun. Vous entrevoyez déjà la différence de représentation du monde entre un homme de 30 ans qui travaille à New York et un de 58 ans qui vit à Minsk. Comme le dirait Alfred Korzybski, père des sciences de l’Homme, « la carte n’est pas le territoire », c’est-à-dire que notre représentation du monde n’est pas le monde. Pour changer il faut donc travailler sur ses propres représentations. La bonne nouvelle, c’est que nous avons tous le super pouvoir de changer ces représentations.

Le deuxième est que ces représentations du monde sont pour chacun moteur d’action. C’est parce que je pense cela, que j’agis comme cela. C’est parce que je crois que la biodiversité est indispensable à la survie humaine que je vais par exemple ne pas manquer d’aller m’informer au Congrès Mondial pour la conservation de la nature et de la biodiversité à Marseille cette semaine.

Notre représentation du monde est unique et singulière, elle est moteur d’action : si l’on veut ré-inventer le futur ensemble, il faut construire des représentations partagées complètement nouvelles.

D’un point de vue pédagogique, pour construire des représentations communes efficaces et ré-inventer le futur, on considère, comme le psychologue américain Kurt Lewin, que l’« on ne change pas les gens par le discours ».

Nous nous appuyons donc sur quatre piliers :

En synthèse, je dirais que pour former des acteurs du changement selon moi, il faut déconstruire et reconstruire nos représentations face aux problèmes que nous devons résoudre. Il faut aussi permettre d’expérimenter des connaissances pour « savoir agir ». Pour cela nous tentons de placer les participants dans les meilleures conditions “expérientielles” (lieu, émotions, convivialité, cadre d’intelligence collective, pratique du sport), nous favorisons les temps d’échanges entre pairs et apportons des savoirs pertinents qu’ils éprouvent et critiquent sur leur propre problématique.

Enfin je tiens à préciser que jouer à la pétanque et au beach volley dans un cadre incroyable avec des gens remarquables fait intégralement partie de ma mission de formation des acteurs du changement !

Dans le formulaire E344-B, à la ligne « Profession des parents », je noterai donc cette année TRANS-FORMACTRICE.”

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